Carnet de route

Randonnée alpine autour des Combins du 24 au 31 juillet 2025

Sortie :  Tour des Combins du 23/07/2025

Le 31/07/2025 par Jacques Obriot et Mathieu Lefrançois

Randonnée alpine autour des Combins du 24 au 31 juillet 2025

La traditionnelle randonnée d'été du CAF-RSF organisée de main de maître par Daniel s'est déroulée cette année dans les montagnes valdôtaines et valaisannes autour du Grand Combin. En voici un compte-rendu écrit. N'oubliez pas non plus de visionner les superbes vidéos Papyjac qui l'accompagnent (première partie, deuxième partie, troisième partie) dont les liens sont également rappelés dans le texte ci-dessous !

24 juillet : Après, pour les premiers arrivants, une première nuit au camping d'Étroubles, petit village valdôtain situé dans la montée du col du Grand Saint-Bernard côté italien, nous nous dirigeons en voiture vers Saint-Rhémy, dernier village italien avant le col, pour le départ de ce raid. La première étape consiste à rejoindre le col du Grand Saint-Bernard (2469 m) et son hospice, à la frontière italo-suisse. Ayant raté le chemin du col du Barasson par lequel nous aurions du franchir la frontière, nous nous sommes rabattus sur le chemin direct vers le Grand Saint-Bernard, plus ou moins parallèle à la route du col. Mais cela n'était pas plus mal pour cette première journée de mise en jambes. Nous arrivons au col en début d'après-midi, mais le temps au brouillard voire à la pluie n'incite pas à une éventuelle promenade au voisinage du col pendant ce qui nous reste de la journée. Après un bon repas dans un restaurant voisin côté italien, nous regagnons l'hospice pour notre première nuit en altitude.
25 juillet : Nous quittons l'hospice du Grand Saint-Bernard en bus en direction de Liddes, 18 km plus loin et plus de 1000 m plus bas côté suisse, afin de commencer les réelles hostilités, à savoir la montée à la cabane des Mille (2473 m) à travers de beaux paysages de forêts et d'alpages suisses. Arrivé à Erra d'en haut sous la crête sommitale nous sommes accueillis par des chiens Saint-Bernard qui prennent fort à coeur leur rôle de gardien du troupeau voisin ! La cabane des Mille n'est plus très loin, mais nous l'atteignons dans le brouillard qui s'installe et qui ne nous quittera plus vraiment jusqu'au lendemain soir ! Nous retrouvons alors Marie-Line qui est arrivée un peu plus tard que les autres à Liddes et qui rejoint le groupe ici pour le reste du raid.
26 juillet : Petite étape de transition à flanc de coteau dans le brouillard vers la cabane Brunet (2104 m). Ledit brouillard nous a interdit de faire la traversée en passant par le mont Rogneux voisin. Toujours dans le brouillard, nous arrivons à la cabane vers midi, dans laquelle l'ambiance est plutôt à la fête et au bruit car un anniversaire y est fêté ce jour ! Pour s'en extraire quelque peu certains partent à la cueillette de myrtilles aux alentours tandis que d'autres arpentent les sentiers voisins, notamment en direction du mont Rogneux (par où nous serions donc descendus si nous avions pu y passer le matin). Et surprise, il suffisait de monter une centaine de mètres pour que le brouillard se dissipe ! De cette façon les chanceux ont pu profiter du panorama qui s'est dégagé au niveau des alpages du pied du mont Rogneux devant un magnifique troupeau de vaches d'Hérens à la traite.

Le résumé en vidéo de ces trois premiers jours publié aux éditions Papyjac !


27 juillet : L'étape du jour consiste à rallier la cabane de Panossière située à côté de la moraine du glacier de Corbassière qui descend directement du Grand Combin. Le brouillard a tendance à se lever, ce qui est plutôt une bonne nouvelle. Nous entamons l'étape avec la montée, dans un magnifique vallon, du col des Avouillons (2649 m) où nous avons une belle vue sur ledit glacier même s'il joue encore à cache-cache avec le brouillard résiduel. La cabane de Panossière est visible en face à peu près à la même altitude, mais pour l'atteindre il nous faut d'abord descendre 600 m depuis le col. Nous atteignons alors une passerelle installée il y a une dizaine d'années suite au recul du glacier, passerelle de 190 m de long perchée 70 m au-dessus du torrent glaciaire ! Une fois de l'autre côté il nous faut remonter ces mêmes 600 m jusqu'à la cabane de Panossière (2641 m) que nous atteignons, pour une fois, sous un beau soleil ! Les plus courageux iront faire une promenade du soir le long de la moraine pour aller observer le glacier d'un peu plus près.
28 juillet : Nous nous levons tôt pour nous préparer à l'étape la plus longue du raid en direction de la cabane Chanrion. Et surprise, il a neigé pendant la nuit, les environs de la cabane sont maculés de blanc ! Et en plus il nous faut monter le col voisin des Otanes à 2880 m ! Le début de l'étape ne s'annonce pas aisé, et la suite non plus au vu des prévisions météo à la pluie et à la neige pendant toute l'après-midi ! Nous quittons donc la cabane de Panossière sous la neige en direction, dans un premier temps, du col des Otanes, plus haut donc d'autant plus sous la neige également. Mais la montée s'est avérée relativement aisée car le temps était encore tout à fait correct. La descente de l'autre côté s'effectue à peu près dans les mêmes conditions, même si les chemins sont plus scabreux. Des passages en échelle y ont d'ailleurs été aménagés. La descente se poursuit, pour partie sous la pluie, vers le village de Mauvoisin au pied du barrage éponyme. Après avoir remonté la hauteur du barrage et l'avoir traversé nous pique-niquons dans les tunnels aménagés sous les cascades artificielles alimentant en partie le lac de Mauvoisin (ce qui donnait un petit air de Temple du Soleil, même si ce dernier se faisait désirer ici). En cette journée pluvieuse il s'agit effectivement du seul endroit relativement abrité de la pluie et des embruns. Vient ensuite la partie la plus pénible de l'étape, à savoir la longue montée vers la cabane Chanrion (2462 m) sous la pluie, la neige, le vent (de dos heureusement) et le froid ! Nous n'aurons malheureusement pas pu profiter comme il se doit des magnifiques paysages au-dessus du lac que cette étape aurait pu nous offrir ! La cabane Chanrion se profile enfin à l'horizon derrière le col du Tsofeiret (2635 m), nous y arrivons transis, trempés mais soulagés !

Le résumé en vidéo de ces deux jours


29 juillet : Soulagement au réveil, le temps est bien meilleur que la veille, et heureusement car les hostilités arrivent avec le franchissement d'un col de très haute altitude, à savoir le col de Crête Sèche à 2899 m, par lequel nous retrouverons l'Italie. Nous nous mettons en route en direction du col, en suivant dans un premier temps les gorges d'un torrent se jetant dans le lac de Mauvoisin juste en aval. Mais son débit est très faible car la quasi-totalité de l'eau qui doit s'y écouler a été captée en amont (nous sommes d'ailleurs passés à côté de la prise d'eau) pour alimenter une turbine avant de rejoindre le lac de Mauvoisin via une conduite forcée dont nous sommes passés près de l'évacuation la veille ! Nous entamons ensuite l'ascension proprement dite du col de Crète Sèche dans un environnement très minéral, avec des concrétions neigeuses de plus en plus imposantes à mesure que l'altitude augmente. Nous arrivons au col après quelques passages en escalade et via ferrata dans un environnement dont la stabilité est parfois discutable. Après une pause bien méritée au sommet nous descendons côté italien vers le refuge de Crête Sèche (2391 m) pour notre dernière nuit en altitude !
30 juillet : Nous partons aux aurores pour cette dernière étape et non des moindres. Elle consiste dans un premier temps à gravir le col du Mont Gelé à 3144 m, point culminant du raid. La montée commence en suivant le même chemin du col de Crète Sèche que nous avons descendu la veille puis, au niveau du plateau intermédiaire, nous bifurquons vers le col du Mont Gelé, dans le même environnement de pierrasse. Au voisinage du col nous rentrons dans le royaume des bouquetins que nous pouvons observer assez facilement. Et puis nous devons entamer la très longue descente vers le village d'Ollomont à 1350 m, où nous avions laissé une voiture. D'abord nous devons descendre la vallée de l'ancien glacier en s'aidant des cairns plus ou moins efficacement. Ensuite nous devons traverser de nombreux pierriers où le cheminement n'est pas aisé non plus avant d'arriver, au niveau du lac de la Baseja, dans les alpages bien plus confortables. Au milieu de ceux-ci, nous arrivons au col Cornet à 2354 m, à partir duquel nous entamons la dernière mais très pentue descente vers le village d'Ollomont que nous commençons à apercevoir sporadiquement. La descente interminable se poursuit dans la forêt avec même encore des passages en via ferrata alors que nous pensions être quasiment arrivés. Et enfin, après cette descente dantesque de près de 1800 m nous atteignons la place de l'église d'Ollomont, où se termine ce raid autour des Combins.
Pour le dernier soir Daniel nous a réservé un bel appartement à Saint-Oyen à côté d'Étroubles et nous nous sommes régalés d'une bonne pizza dans une vraie pizzeria italienne à Étroubles !

Le résumé en vidéo de ces deux derniers jours


Merci à Daniel pour l'organisation !
Merci à Jacques pour les montages vidéo !
Merci à tous pour l'ambiance et le dynamisme !

Daniel, Jacques, Jack, Annaïg, Marie-Line, Françoise, Mathieu







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